John Paul Lepers Leblog

DAKAR: UN PETIT GÉNIE DANS UN BIDONVILLE

Vous n’êtes pas raciste ? Tant mieux. Et si vous l'êtes, ceci peut vous faire du bien...

A l’heure, où l'on expulse les squats et où l’on met en place les quotas des familles étrangères non expulsées (6000 maximum), à l’heure où l’on invente l’immigration « choisie » (pas encore de chiffres), au nom de notre confort et de notre sécurité; parallèlement et insidieusement, notre perception de ceux qui ne ressemblent pas à la majorité, se dégrade un peu plus tous les jours. On nous prépare à la présidentielle ! Votez bonnes gens, la police veille…

Ça m’a donné envie de vous proposer autre chose. 
Après Bamako, voici Dakar.
J’aurais pu vous montrer comment l’image de la France se dégrade de ce côté-ci du monde: les files d’attentes interminables devant le consulat de France, les visas de tourisme délivrés contre toute logique. Les exemples ne manquent pas de refus pour des étudiants admis dans une école, des artistes invités à des festivals, des scientifiques se rendant à un colloque, et je ne parle pas des autres, qui veulent juste passer des vacances. Sans intervention « haut placée », c’est inutile d’essayer.

Non, je vais vous faire découvrir mon ami Thiamass.
Il habite dans un bidonville de Dakar, dans le quartier Rail, près de la grande mosquée, à côté de l’Ecopole, pour ceux qui connaissent. Je l’avais rencontré il y a une dizaine d’années (et non pas treize comme je le dis dans le tournage…), lors d’un reportage pour Envoyé Spécial, intitulé « L’Économie de la Débrouille ». Un plaidoyer contre les afro-pessimistes, qui ne veulent voir en l’Afrique que misère, famine, maladie, guerre et immigration.

Thiamass vis dans un bidonville, mais n’est pas malheureux, il mange à sa faim grâce à son travail. Un petit génie qui vous réconcilie avec la vie. Il aime la France, mais n’a pas envie d’immigrer. Par contre, il souhaite trouver des partenaires pour se développer. Il fabrique des machines très utiles, et des meubles en fer très tendances. Avis aux industriels qui veulent investir, et aux marchands de meubles pour bobos, cet homme peut vous intéresser. Avec Thiamass, il y a du business à faire !.. Équitable, s’il vous plait !
Vidéo 1 : un extrait du reportage pour Envoyé Spécial, septembre 1996:

Vidéo 2: Thiamass, dix ans plus tard, se présente à nous

Vidéo 3 : Thiamass a inventé une machine à fabriquer des sachets (montage Elliot)

Vidéo 4: Thiamass fabrique des meubles en fer brut, découpés à la meule et au marteau, soudés, poncés et vernis.

Pour joindre Thiamass Pape:
[email protected]
13 Av. Du Président Lamine GUEYE, quartier Rail, Dakar, Sénégal

TAXI BAMAKO

SUITE ET FIN DU FEUILLETON BAMAKO
Toujours des longs plans séquences, mais cette fois des travelling pour vivre le mouvement de la capitale du Mali. Au volant, Abdou Coulibali, excellent chauffeur de taxi.

N'oubliez pas de double-cliquer sur l'image pour accéder au mode plein écran!

BAMAKO: JUSTE DES IMAGES

Suite des cadeaux africains pour un été de canicule.

Cette fois, des plans longs, insistants. Signés Henry Marquis.

Des cadres fixes pleins de vie,  pour mieux voir la ville africaine, sans contrainte de montage, comme des web-cam en scope. Des images et de la musique pour le plaisir, du temps pour comprendre.

La semaine prochaine, toujours Bamako, mais en mouvement cette fois.

LES YEUX DES PARIS BAMAKO, LE FILM

Un cadeau pour vos vacances, ou pour ceux qui sont encore au boulot.

C’est un film humanitaire que nous avons réalisé bénévolement à Bamako, la capitale du Mali. On vous en a déjà proposé un extrait avec Mathieu Chédid ici même.
Avec Jean-Sébastien Desbordes, j’ai assuré la réalisation, Henry Marquis était à la caméra, et Matthieu Daude au son. Une œuvre collective pour venir en aide aux jeunes mal-voyants et non-voyants de l’Institut des Jeunes Aveugles de Bamako. Une occasion de plonger dans la réalité de la société malienne, où les handicapés n’ont pratiquement aucun soutien de leur gouvernement. Vous avez aimé les africains de l’équipe de France ? Voici les autres africains, ceux que l’ont ne peut ou l’on ne veut pas voir.

Fin mars, début avril ce cette année, se sont tenus « Les Paris-Bamako », un festival de musique, parrainé par Amadou & Mariam. Pendant une semaine, en résidence de création, Amadou et Mariam, M (Mathieu Chédid), Tiken Jah Fakoly, K’Naan, Ba Cissoko, Marc Minelli et son Electro Bamako, Soumayla Diallo, Don Sly du groupe Smod, Sébastien Schuller, Oxmo Puccino, Mo Dj, Manjul, Jean-Philippe Rikiel, et quelques autres, se sont retrouvés pour des répétitions et un concert final le samedi 1er avril. Tous les artistes et techniciens présents ont travaillé de manière bénévole. Le fabricant de lunettes Alain Mikli a financé ces rencontres.

Le 5 juillet dernier, le festival s’est exporté à Montréal, au Québec. Une partie des recettes ira financer le Centre des Jeunes Aveugles de Bamako.

Voici le film que nous avons réalisé et qui a été projeté à Montréal en ouverture des concerts. Branchez votre ordi sur votre chaîne, double-cliquez sur l’image ci-dessous pour obtenir la vidéo en plein écran, et bon visionnage !
PS : Vu la taille du film (22 minutes), nous vous conseillons, au début du visionnage, de cliquer sur « pause », et d’attendre un peu pour que le fichier se télécharge…

Vidéo et musiques Droits Réservés.
Merci à Alice et son bureau...
Si vous souhaitez apporter un don au Centre des Jeunes Aveugles de Bamako, vous pouvez joindre Sylvette Braud, via ce mail : [email protected], étant administratrice d’un organisme de collecte de fond, Le Regard de Montéclair, c’est elle qui centralise les dons.
Adresse postale: Le Regard de Montéclair 51 rue du Vallon 49000 Angers.

LASSALLE, LE RETOUR

J'ai revu Jean Lassalle, le député UDF qui a fait une grève de la faim le mois dernier pour empêcher une délocalisation de sa vallée. Dans ce blog, vous aviez pu l'écouter quelques jours avant qu'il n'obtienne satisfaction. La société japonaise Toyal avait cédé, suite à sa détermination, à la dégradation de son état de santé, et à l'action de quelques ministres du gouvernement. De nombreux commentaires avaient soutenus son action, mais aussi beaucoup de critiques avaient été formulées. Je l'ai retrouvé à l'Assemblée, la semaine dernière.

Pour moi, le plus intéressant dans cette histoire, c'est l'aveu d'impuissance d'un élu de la République, face au pouvoir des multinationales. Je ne pense pas que son action désespérée soit un exemple à suivre, mais elle peut servir de réflexion sur l'état des forces qui régissent notre monde en plein bouleversement.

Vidéo droits réservés.

Pour revoir l'interview et les infos du 13 avril cliquez ici

SAISIE SUR MAMÈRE

Alors que Jean Lassalle a commencé à se réalimenter, suite à un accord avec la société Toyal, j’attire votre attention sur une autre affaire de député.
Noël Mamère, député-maire Vert de Bègles (Gironde), est l’objet d’un procédure inédite pour un député. Il a été récemment condamné suite à un arrachage de maïs transgénique, et a engagé un pourvoi en cassation. Mais, sans attendre la suite de la procédure, la société Pioneer Génétique (victime de l’arrachage), a entamé une procédure de saisie sur les comptes du député Vert, pour récupérer les dommages-intérêts auxquels il a été condamné. Selon les indications données par le député, qui n'a eu connaissance de la démarche que par la presse, la saisie-attribution de plus de 63.000 euros a effectivement été opérée et la somme bloquée, en attendant une utilisation éventuelle par la société.
J’ai rencontré Noël Mamère cette semaine à l’Assemblée, avec Jérôme Mignard.

Depuis quelques jours, j’essaye de transformer le format de cette vidéo, tournée en 16/9ème. Je n’y arrive pas, alors je vous la livre comme ça, un peu déformée, mais tant pis !

LE DÉSESPOIR D'UN DÉPUTÉ

Depuis maintenant 39 jours, le député UDF Jean Lassalle observe une grève de la faim pour protester contre la "délocalisation à terme" de l'usine de la société japonaise Toyal (pâte d'aluminium) qui emploie 150 personnes à Accous, vers le bassin industriel de Lacq, 65 km plus loin, sur un terrain du groupe pétrolier Total.

Vous avez sans doute remarqué dans votre journal ou à la télé ce grand bonhomme assis sur une banquette de la salle des quatre colonnes au Palais Bourbon, qui a cessé de s’alimenter il y a bientôt six semaines. Le député est solide, mais il a perdu 21 kilos depuis le 7 mars, premier jour de son jeûne volontaire. Il est maintenant suivi deux fois par jour par le médecin de l’Assemblée.

J’ai eu l’occasion de rencontrer ce béarnais lors d’un sommet de l’OMC à Cancun, il y a trois ans. Ce député de centre-droit, avait constaté avec beaucoup d’émotion l’arrogance des multinationales face aux politiques, et leur indifférence devant les manifestations des paysans mexicains. Cet homme de 50 ans, père de 4 enfants m’avait ému. Un politique qui écoute son cœur, c’est rare. Il était revenu de ce sommet de l’OMC comme transformé, et exprimait en privé des doutes sur sa propre utilité de politique, mandaté par des électeurs. Je lui avait proposé une interview à l’époque, mais il n’avait alors pas voulu exprimer publiquement cette inquiétude fondamentale quant à sa fonction de député.

L’annonce de sa grève de la faim pour protester contre la délocalisation d’une usine installée dans sa circonscription est donc dans le droit fil de cette indignation. Son combat désespéré est un cri d’alarme adressé à tous les politiques et tous les citoyens, sur l’urgence de redonner un sens à la politique, au projet collectif.

J’ai rencontré Jean Lassalle au Palais Bourbon, avec Jérome Mignard à la caméra, alors qu'il entamait sa 6ème semaine de grève de la faim. Bouleversant.

L’OMC ET LA GAUCHE

Les principes de l’Organisation Mondiale du Commerce sont-ils compatibles avec la gauche ? C’est la question que se sont posés Pascal Lamy (Directeur Général de l’OMC) et José Bové (Confédération Paysanne), jeudi 23 février, lors d’une conférence organisée par Utopia, un courant du Parti Socialiste.
Voici une série de 3 montages sur cette soirée, pour vous faire une idée des différents arguments. Ce n’est pas très « sex » comme on dit à la télé, mais tant pis ! L’intérêt du web, c’est qu’on peut proposer des réflexions qui n’ont pas d’exigence d’audience, et c’est tant mieux.

1- Rencontre entre Lamy et Bové. Ils se connaissent bien, et visiblement s’apprécient, sans être d’accord. 3’41’’

2- Extraits du discours de Pascal Lamy, qui dirige l’OMC et qui se dit encore « socialiste ». Je vous préviens, c’est assez long, certains diront ennuyeux, mais si l’OMC et l’économie mondiale vous intéresse, profitez-en. 14’49’’



3- La réponse de José Bové. Ses arguments sont plus simples et donc compréhensibles dans un temps moins long. En prime, ITV du porte-parole d’Utopia, un courant hyper minoritaire au PS, mais intéressant. En plus ils n’ont jamais la parole. 8’10’’



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