LA ROCHELLE-PS / INTERVIEW PLAN SEQUENCE
Malek Boutih se lâche. A La Rochelle, pour LaTéléLibre, j'ai rencontré un Boutih qui en a gros sur le coeur envers son parti. Une analyse coup de poing des origines de la crise au PS.
Malek Boutih, ancien président de SOS Racisme de 1999 à 2003, militant PS depuis 1986. en 2003, il est nommé par Hollande secrétaire national aux questions de société. Il écrit un rapport sur l'immigration, Une nouvelle politique de l'immigration (2004), commandé par la direction nationale du PS afin de donner une ligne officielle sur le sujet. Son objectif est de convaincre l’opinion publique que l’immigration est un apport essentiel à la France quand elle est véritablement contrôlée et organisée. Il s'y prononce pour des quotas inscrits dans une logique de co-développement afin de créer une filière légale d'immigration et de réguler les flux migratoires. Ce rapport a été critiqué, notamment par les partis d'extrême gauche, les associations, et une bonne partie du PS qui depuis, n'a toujours pas véritablement clarifié sa position sur le sujet. (Suite de sa fiche Wikipedia). Depuis La Rochelle, à l'université d'été du PS, il nous répond sur cette question.
Un sujet de John Paul Lepers, Henry Marquis et Matthieu Daude
Sur La Rochelle/PS, voir aussi "Royal autocritique: la faute aux journalistes"
A Frangy en Bresse, une semaine plus tôt, Manuel Valls évoquait Malek Boutih
JPL à quoi jouer vous? Faites vous du journalisme de laissez aller? Pourquoi à propos de la question des législatives pour Bouthi, ne rétorquez vous pas qu'avant qu'il soit transférer à la dites circonscription (alors qu'il n'y avait jamais mis les pieds, député du cru? ha... quel est la rôle du député?) les militants socialiste avaient déjà voter pour leur représentent. Cela voudrait donc dire que pour vous la représentation des minorités visible (quel terme stupide) est plus importants que le vote des militants de "bases"? Cela veut-il dire que vous êtes pour le parachutage?
Désolé si ce post parait agressif, mais il y a tellement de question à poser à Bouthi et de le rendre ridicule face à toute ses positions, que commencer une interview en attendrissant le personnage avec sa jambe qui a eu la polyo à tendance à m'agacer. Mais continuer votre bon travail JPL.
Rédigé par : Ellaurenzovfoot | jeudi 06 septembre 2007 à 08:47
JPL, du journalisme de laissez aller ?????
Pffff ... c'est écœurant ce que vous écrivez sur Boutih !
Ce qu'il dit dans l'interview est vraiment fin et intelligent. On aurait vraiment besoin de lui à l'Assemblée.
Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi une autre socialiste a joué contre le PS pour lui barrer la route. Une femme pdte du comité des fêtes du coin ...
Réflexe raciste ? Réflexe de notables du coin qui préfèrent laisser souffrir et mourir la Charente, que d'avoir un député de qualité ?
écoeurantes les méthodes des notables du coin ... écoeurant ...
Rédigé par : blaise | jeudi 06 septembre 2007 à 12:56
"Une femme pdte du comité des fêtes du coin…" Diantre ! Sympa pour elle, élue socialiste locale (maire adjointe, présidente d'un pays local,…) . Sûrement, pour vous blaise, une médiocre bouseuse face à la supériorité intellectuelle du politique venant de la capitale.
Voici l'histoire.
Le député sortant décide de ne pas se représenter.Comme cela se passe dans chaque circonscription une primaire départage les candidats. Parmi eux, deux femmes. L'une d'elle est choisie. Tout se déroule à peu près normalement. Une candidate femme est là pour succéder à un homme, la parité lui dit merci.
Sur ce, la direction Nationale du PS décide de geler la circonscription pour y parachuter pourquoi pas une fameuse "minorité visible". On voit ici tout la logique du PS.
Les militants locaux ne comprennent pas, estiment que c'est un déni de démocratie. Les rancoeurs entre pontes locaux du PS resurgissent et s'exacerbent. Les règlements de compte commencent.
Le PS annule le choix des militants et impose son candidat, Boutih. Nonobstant ses qualités, cela passe mal. La candidate déchue décide de se maintenir. La direction nationale du PS menace de l'exclure. C'est une guerre ouverte au niveau local (les fameux courants), mais bon à Paris ils s'en foutent. Le député sortant choisi de soutenir la candidate dissidente.
Boutih arrive, fait quelques réunions, dit qu'il ne connaît pas trop la Charente et Angoulême, déclare qu'il ne consacrera pleinement à sa campagne qu'après la présidentielle, … bref il s'y prend très mal, manque d'humilité, ce qui pour un parachuté rend l'objectif encore plus dur à réaliser.
Certains de ses propos sont intéressants, d'autres non et parfois il réagit un peu à la hussarde.
À cette très mauvaise campagne se surajoute la guerre au PS local, larvée auparavant et qui éclate au grand jour (ah les rancoeurs). Boutih sert d'exutoire pour certains, et des propos inqualifiables, inadmissibles (limite raciste) sont prononcés notamment en réunion de campagne.
Royal perd l'élection, Boutih ne fait pas vraiment d'effort pour sa campagne (il faut être sur le terrain tous les jours, …). Ajoutons qu'on trouve dans cette circonscription classé à gauche (merci Pasqua) un grand nombre de candidats à gauche, lié à l'émiettement, …
Arrive le premier tour. Boutih se ramasse totalement, la candidate dissidente arrive deuxième derrière le maire UMP d'Angoulême. Une première dans cette circonscription.
Boutih, même si on peu le comprendre vu la tournure de cette élection, sort des propos très aigri, s'attendant que cette circonscription de gauche s'offre à lui naturellement, lui le candidat officiel du PS national.
La gauche se ressaisie au deuxième tour et le PS conserve le poste. Mieux, il réalise un grand chelem au niveau de la Charente remportant les 4 circonscriptions.
Le bureau national oublie immédiatement sa menace d'exclusion envers la candidate dissidente et les rancoeurs locales se taisent suite au succés.
Dans le cas présent, chacun des protagonistes porte une part de responsabilités. Le PS au niveau national qui a été en dessous de tout. Le PS local qui a montré un visage peu enviable voir rétrograde en parlant poliment. Boutih qui s'y croyait déjà ("c'est mon tour, j'ai fait le parcours pour çà au PS, c'est un dû") et qui a fait une campagne électorale vraiment médiocre. Un nom, des idées plus ou moins bonnes (je n'adhère personnellement pas à tout son discours), une imprimatur nationale ne suffit pas à gagner une élection.
Malheureusement Boutih ne semble pas avoir compris cela rejetant entièrement la faute sur les autres,le PS, les notables du coin cher à blaise, … même si c'est justifié.
Bref, une simple chronique ordinaire, comme nombre de politiques ont vécu. Il s'en remettra. La Charente aussi.
Parce que franchement, même si je suis très critique envers les politiques charentais de tout bord, sur leur (in)action, je ne suis pas sûr que Boutih aurait apporté quelque chose de plus au département. En revanche, et c'est indéniable, cela lui aurait ouvert une audience, une assise et une légitimité nationale pour ses idées.
Rédigé par : Vincent | jeudi 06 septembre 2007 à 22:47
Bonjour,
Je vous invite à découvrir Criticus ( http://criticusleblog.blogspot.com ), blog politique membre du réseau "Kiwis, le Cercle des blogueurs disparus" ( http://cercledesblogueursdisparus.fr ).
Bien cordialement,
Roman Bernard, Criticus
http://criticusleblog.blogspot.com/
Rédigé par : Criticus | jeudi 06 septembre 2007 à 23:33
Merci Vincent pour ce compte-rendu, informatif et équilibré.
Rédigé par : John Paul | samedi 08 septembre 2007 à 00:24
Merci.
À noter aussi que l'ancien député, qui avait décidé de ne pas se représenter en raison de son âge, était réputé pour être un des moins assidu dans son travail parlementaire (il suffit de vérifier auprès de l'AN). Sa remplaçante ne semble pas avoir pour le moment cette "tare".
L'échec de Boutih illustre une des pires maladies qui affecte le PS actuel, tant au niveau national qu'au niveau local (tout du moins en Charente), à savoir la guerre des courants qui s'additionne dans notre département à un billard à trois bandes politique pour reprendre à la droite Angoulême et Cognac, les deux principales villes du département.
Je pourrais parler aussi du rôle de la presse locale (de plus en plus affligeante en Charente), non négligeable, qui a tout fait pour attiser cette "guéguerre" à gauche et qui aurait pu avoir des conséquences malheureuses.
Rédigé par : Vincent | samedi 08 septembre 2007 à 02:39
Juste un petit commentaire pour dire que les explications concernant cette circonscription sont un excellent cours de "real politique"...
Cela illustre assez bien la coupure qui existe (ou existait) dans la plupart des partis entre la capitale et la province...
Merci pour ces infos très intéressantes !
Rédigé par : johann lauthier | dimanche 09 septembre 2007 à 14:22
C'est triste pour Malek, c'est vrai je compatis. Le pauvre Malek, le PS lui a barré la route, mais je rêve . Les statuts du PS sont clairs. Les investitures des candidats sont votées lors de primaires par les militants qui possèdent une carte électorale sur la circo, la commune...
De grace que l'on respecte le vote des militants et la démocratie interne du Parti.
Si malek voulait devenir député, il pouvait aller en province, s'installer avec sa famille et s'inscrire comme militant dans une section de la fédération de charente. Il aurait fait son travail de militant et il aurait été investit par ses camarades. C'est aussi simple.
D'un coté John Paul, vous nous dites que nous ne savons plus ce qu'est la France, et de l'autre vous nous encouragez à adopter des pratiques d'un autre age : le parachutage de personnalité dans des circo à fauteuil.
Est ce le rôle que vous attribuez à la province, un réservoir de poste au parisien ?
La situation du Parti n'est pas du à ces militants de base, mais à la médiocrité de ses représentants nationaux qui s'alignent sur les thèse de la droite, une véritable course à l'échalote.
Ici à Nice, on voudrait bien que nos leaders nationaux arrêtent de faire des conneries et aient une discipline de parti.
Déjà en temps normal c'est pas facile à Nice, mais là ça devient fort alamo.
Rédigé par : fabrice | mardi 11 septembre 2007 à 17:55
Bonjour,
Vincent, une précision: la direction nationale n'avait elle pas gelée la circonscription avant la désignation de la candidate par les adhérents locaux?
Dans ce cas, l'attitude des locaux ne serait pas aussi clean. Qu'en penses tu?
Rédigé par : Olivier | mardi 11 septembre 2007 à 22:12
Disons qu'il y a débat sur le début de l'histoire et la chronologie.
Je précise que, bien que de gauche, je ne suis pas adhérent (ni militant) au PS mais que je connais "relativement" bien le milieu politique charentais par mes relations, …
Ce qui est clair au départ, c'est que le député sortant avait annoncé publiquement et auprès des instances le fait qu'il ne se représentait pas.
Ce qui est clair aussi, c'est que le processus des primaires était engagé.
Des rumeurs ont couru sur le fait que le PS souhaitait geler une circonscription au niveau du Poitou-Charentes pour y parachuter une personnalité publique (plusieurs noms ont circulé). Mais bon, c'est quelque chose de classique que l'on retrouve dans toutes les circonscriptions où le député sortant ne se représente pas.
Ensuite il semble que certains au niveau local aient appris (un peu plus de 3 semaines avant la primaire) que c'était cette fameuse circonscription qui avait été gelé par Paris. Pourquoi celle-ci, alors qu'il y avait d'autres choix possibles dans la région, seule la direction du PS le sait.
En raison de la guerre des courants, de querelles plus ou moins personnelles (le fameux billard à 3 bandes évoqué plus haut), … ce choix n'a pas été annoncé à certains dirigeants du PS local, et encore moins aux militants.
Eut-lieu alors la primaire et le choix de la candidate.
Le PS tant au niveau local que national aurait pu dire stop avant, mais ils ont laissé faire.
3 semaines plus tard, le bureau national annonçait publiquement (presse, …),le gel de la circonscription et le choix de Boutih.
Incomprehension légitime des militants d'autant plus qu'ils avaient choisi une femme.
La suite de l'histoire vous la connaissez, en rajoutant tout de même que la presse locale a alors mis de l'huile sur le feu, probablement alimentée par des membres du PS qui y avaient un intérêt particulier.
Bref le PS, tant local que National a été en dessous de tout mais par la grâce du Grand Chelem effectué en Charente, "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil". Jusqu'à la prochaine crise où les couteaux ressortiront des poches. Quelle hypocrisie tout de même.
Ce qui m'a en outre gené en Charente, c'est le fait que le PS investisse sur la 2eme circonscription une femme député européenne. Certes, elle a gagné, certes c'était l'ancienne député de la circonscription, mais de là à investir une élue européenne qui a démissionné sans état d'âme de son mandat après sa victoire législative, je trouve que c'est une insulte au processus démocratique, à l'Europe, … Le PS là aussi n'en sort pas grandi.
Ce qui rassure (sauf pour la Charente), c'est qu'en face, l'UMP ne vaut pas mieux, lui aussi pratiquant avec plaisir les querelles intestines, la politique politicienne, …
Rédigé par : Vincent | mercredi 12 septembre 2007 à 16:31