EXTRAIT DU LIVRE « PUTAIN VOTONS », John Paul Lepers et Thomas Bauder
Editions « PRIVÉ »
PORTRAIT
Au milieu des années 1950, un personnage d’écolier facétieux fait
son apparition dans la presse française : le Petit Nicolas de Sempé et
Goscinny. À peu près au même moment, le 28 janvier 1955, Nicolas, Paul,
Stéphane Sarközy de Nagy-Bócsa voit le jour à Paris. Lui aussi, on
l’appellera plus tard « le Petit Nicolas », non seulement parce qu’il
n’est pas très grand, mais aussi pour bien marquer l’opposition avec
celui qu’on surnomme « le Grand » : Jacques Chirac.
Nicolas naît dans une famille assez marginale pour l’époque. Son père,
qui a fui son pays en 1944, est issu de l’aristocratie hongroise.
Publicitaire le jour, mari volage le soir, il abandonne sa famille du
jour au lendemain. La mère de Nicolas, Andrée, se retrouve seule avec
trois garçons, Guillaume, François, le petit dernier, et Nico, qui n’a
que cinq ans. La famille s’installe dans le XVIIe arrondissement à
Paris, chez le grand-père maternel. Maman reprend ses études et
deviendra avocate.
Enfant de la bourgeoisie gaulliste, Nicolas est, comme pas mal de
gosses, perturbé par le départ de son père. Petit garçon turbulent,
boudeur, il se bagarre souvent avec ses frères. Élève moyen, il devra
même redoubler sa sixième. Alors que son père se remarie trois fois de
suite, Nicolas refuse de le voir pendant trois ans.
En mai 68, il possède déjà des convictions gaullistes, mais, comme il
n’a que treize ans, sa mère refuse qu’il aille manifester son soutien
au général sur les Champs-Élysées.
En 1973 il obtient son bac et veut devenir avocat. À la fac de
Nanterre, il côtoie les gauchistes, mais lui est de l’autre bord et
adhère à l’UDR, le vieux parti gaulliste. « Un jour, je serai président
de la République », confie-t-il à ses proches, stupéfaits. Charles
Pasqua, baron de Jacques Chirac dans les Hauts-de-Seine, le prend sous
son aile. En 1977, il impose Nicolas sur la liste municipale de
Neuilly. Mais, six ans plus tard, Nicolas va le trahir en se faisant
élire à sa place à la mairie de la ville la plus riche de France. Nous
sommes en 1983. Nicolas Sarkozy a vingt-huit ans. Député à trente-trois
ans, il sera réélu à chaque consultation.
En 1994, il prend le parti d’Édouard Balladur contre Jacques Chirac :
c’est sa deuxième trahison. Raison invoquée : Chirac prône la rupture
alors qu’il faut à la France de la continuité, incarnée par Édouard
Balladur… Nicolas était le fils spirituel de Chirac, il est désormais
surnommé « le petit Connard ». Aux élections européennes de 1999, la
liste du RPR menée par Nicolas fait le score le plus bas de son
histoire. Sur cet échec, Nicolas se retire de la vie politique pendant
presque deux ans. À partir de 2001, Bernadette Chirac le fait revenir
en prévision de la campagne présidentielle. Son énergie le rend
indispensable à la majorité. En 2002, il est nommé ministre d’État,
mais il gardera, violant ainsi la loi sur le cumul des mandats, la
présidence du conseil général des Hauts-de-Seine.
Quant à sa vie privée avec Cécilia Ciganer-Albeniz, qu’il avait
rencontrée alors qu’il était maire le jour de son mariage avec
l’animateur de télévision Jacques Martin, elle a été médiatisée
jusqu’en mai 2005, date de leur première séparation. De leur union est
né un fils, Louis. Lors du sacre de Nicolas à la tête de l’UMP, le
petit bonhomme était apparu dans un film à la gloire de son père. Il
lui disait : « Bonne chance, papa ! ».
TOUS LES JOURS EN SE RASANT
« Le problème de Nicolas, ce ne sont pas ces adversaires. Le problème
de Nicolas, c’est Sarko. » Cette phrase ne m’a pas été dite par un
ennemi du candidat UMP, mais par un de ses proches, qui le connaît bien
et le voit presque tous les jours.
Hyperactif dans ses fonctions de ministre depuis maintenant presque
cinq ans, omniprésent dans les médias, il est longtemps apparu comme le
prochain président de la République, le seul qui pourrait répondre aux
problèmes des Français. Dans beaucoup de réunions familiales, au café,
au boulot, les discussions tournaient autour de ce prodige de la
politique, qui agissait là où les autres baissaient les bras.
À l’UMP, il a très vite incarné une nouvelle fierté, celle d’oser
revendiquer son appartenance à la droite ; enfin un responsable qui n’a
plus honte et qui n’est pas non plus plombé par les affaires qui
paralysèrent son camp pendant des années. Même si elles avaient fait «
pschit ! », pour cause d’immunité présidentielle, les casseroles de
Chirac étaient lourdes à porter. Même à gauche et chez les
abstentionnistes, Nicolas Sarkozy recueillait au moins la curiosité
qu’on accorde à celui qui fait ce qu’il dit. Pendant environ trois ans,
celui qui y pensait « tous les jours en se rasant le matin » semblait
invincible. Mais la fascination n’a qu’un temps, et son échec partagé
au référendum sur la Constitution européenne a commencé à brouiller les
cartes. Alors que Jacques Chirac tirait son épingle du jeu sur la
politique internationale, Nicolas Sarkozy était confronté à son bilan
moins spectaculaire qu’il ne l’avait tant annoncé. Et surtout « l’homme
» est apparu ! Aux qualités de Nicolas se sont ajoutés les défauts de
Sarko. Avec ses visites et ses déclarations intempestives en banlieue,
le candidat est apparu agressif, véhément, en proie à une impulsivité
qu’il ne contrôle pas. Le champion a commencé à inquiéter.
Sarko n’est pas un facho, comme certains, par facilité, essayent de
nous le faire croire. Jamais dans ses discours ou ses actes politiques
nous n’avons pu déceler le racisme ni la xénophobie. Certes Nicolas
Sarkozy drague ouvertement les électeurs du Front national par ses
déclarations au « Kärcher », certes ses attaques répétées contre les
magistrats qui « ne mettent pas assez de délinquants en prison » le
rangent dans la catégorie des démagogues qui, pour flatter le « bon
sens populaire », simplifient volontairement des réalités qu’ils savent
plus complexes… Il n’en reste pas moins un républicain particulièrement
attaché, de par ses fonctions ministérielles, au respect de l’ordre ;
et puis jusqu’ici il s’est montré soucieux, en tant qu’élu de la
République, du respect de la volonté populaire exprimée par suffrage
universel.
Au risque de choquer, et en premier l’intéressé lui-même, qui à
longueur de discours fustige le « laxisme » issue des idées de 68, je
dirai que Sarko est pour moi plutôt un « gauchiste de droite ».
Oublions donc un instant le ministre de l’Intérieur, forcément du côté
de l’ordre – c’est son boulot –, pour nous consacrer au bonhomme…
Comme les gauchistes de Mai 68, Sarkozy est un rebelle à l’autorité en
place. Comme eux, il prône la rupture et prétend briser les tabous. «
Il est interdit d’interdire », pourrait-il taguer sur les murs, lui qui
estime ouvrir les débats que les autres, qu’ils qualifient de «
conservateurs », ont jusque-là étouffés. « Jouir sans entrave »,
clamaient les baby-boomers qui en avaient assez d’une société qui
considérait le plaisir comme un péché… Pour Nicolas, ce serait plutôt «
réussir sans entrave », car la comparaison s’arrête là. Pour les
utopistes du printemps de mai, il s’agissait de construire une société
de l’amour et du partage ; Sarko, lui, c’est la société de la réussite
individuelle, et la sienne en particulier, qu’il met en avant…
Photo : Matthieu Mouraud (droits reservés)
J’AI VU SARKO PRÉSIDENT
J’étais présent aux côtés de Nicolas Sarkozy la veille du jour où il
fut élu président… de l’UMP. Le lendemain, le 28 novembre 2004, il
allait être élu triomphalement au Bourget avec 85 % des voix des
militants de l’UMP ; impossible alors de l’approcher. Le soir même, il
avait voulu réunir les jeunes de son parti, avec Faudel en people
jeune, deux ans avant Doc Gynéco. C’était à La Bodéga, une boîte de
nuit sous le chapiteau d’un ancien cirque, en lisière du parc de
Saint-Cloud, un rendez-vous habituel de la jeunesse dorée de l’ouest
parisien. Au terme d’une enquête de trois mois sur l’étoile montante de
la droite, j’ai eu, ce soir-là, l’occasion d’observer la bête politique
à son zénith. Un Nicolas décrispé, sincère, presque transparent, en un
mot : radieux. C’était juste avant ses déboires amoureux avec Cécilia.
Deux ou trois milliers de jeunes (un succès !) se pressaient autour de
la piste ronde. Ils étaient tout excités à l’idée de toucher celui qui
devait, à coup sûr, les mener à la victoire.
Nicolas était au centre de ce cercle, sous les projecteurs, devant
toutes les télés. Henry Marquis était à la caméra et nous étions restés
bloqués juste derrière Sarkozy, qui s’apprêtait à entamer un discours
alors que les militants en délire scandaient : « Sarko PrÉsident ! »
Le problème, c’est que, vu la taille du leader, un mètre soixante-dix
selon le ministère de l’Intérieur, en réalité un mètre soixante-huit
sans les talonnettes, personne ne pouvait le voir. Une petite estrade
avait bien été prévue, mais elle ne suffisait pas… Sarkozy eut alors
l’idée de faire asseoir tout le monde. D’abord les photographes qui
étaient juste devant, puis les jeunes : « Allez, essayez de vous
asseoir », répétait-il en abaissant ses bras de haut en bas, « et
jusqu’en bas », dit-il à ceux qui voulaient rester accroupis. Son
épouse, Cécilia Sarkozy, fut une des premières à s’exécuter, et bientôt
le calme s’installa sous le chapiteau de toile.
– Vous savez ce qu’on va faire ensemble ? On va rajeunir la vie politique française !
– Nicolas ! Nicolas !
La ferveur est palpable, l’image est étonnante. À 50 centimètres de
l’objectif, Nicolas nous tourne le dos, et comme lui nous avons les
projecteurs en plein dans les yeux. On voit bien sa main droite qui
rythme ses paroles. Tout le reste de l’image, embué par la lumière des
projecteurs, est rempli par des visages de jeunes disciples illuminés.
– Si vous voulez conquérir des galons, si vous voulez prendre des
responsabilités, vous allez les gagner avec votre travail, par votre
mérite et par vos efforts. Ce sont des valeurs républicaines et ce sont
les nôtres !
– Nicolas ! Nicolas !
Cette fois, les jeunes sont en délire. Henry tourne sa caméra vers le
bas. Ils sont là, agenouillés, comme en transe. Cécilia Sarkozy est au
premier rang, par terre, elle tend son téléphone au-dessus de sa tête
pour prendre une photo, et elle n’est pas la seule. Devant cette
assistance, presque couchée au sol, Nicolas Sarkozy est enfin comme un
géant. Des gouttes de sueur scintillent sur son visage en contre-jour.
Son bonheur est immense.
– Moi aussi, j’ai été comme vous, un jeune qui n’avait pas de relations, il y a presque trente ans !
– NICE ! répondent quelques voix dans la salle.
Les jeunes militants connaissent par cœur la carrière politique de leur
mentor. C’était effectivement à Nice, le 15 juin 1975, sa première
heure de gloire. En tant que délégué des jeunes de l’UDR dans les
Hauts-de-Seine, il était invité à prendre la parole dans un meeting. «
C’est toi, Sarkozy ? », lui demande un certain Jacques Chirac, « tu as
cinq minutes ? » Il n’a que vingt ans, et déjà l’ambitieux Nicolas ne
va pas obéir. Il va tenir la tribune pendant vingt longues minutes et
il ne pourra s’arrêter que devant un tonnerre d’applaudissements. Des
instants de plaisir intense, dont il reparle encore aujourd’hui avec
émotion. Ce soir-là, à La Bodéga, Nicolas Sarkozy revoit sans doute
tout le film de sa vie politique.
– J’ai besoin de jeunes libres ! Pas des jeunes à qui on explique ce
qu’ils doivent penser, je ne veux pas que vous soyez prisonniers, y
compris de ce que je pense moi-même ! Mes chers amis, je compte sur
vous ! Merci !
– Nicolas PrÉsident !
Demander aux jeunes militants l’autonomie intellectuelle et politique
vis-à-vis de leur idole et nouveau leader, voilà qui ne manquait pas de
sel ! Car la famille gaulliste, depuis l’époque du général jusqu’à
Jacques Chirac, s’est toujours constituée en suivant un « chef ». Mais
peut-être le jeune militant de Neuilly en avait-il souffert. En tout
cas, sur ce point-là comme sur d’autres, il marquait sa différence,
peut-être même son humanité, de toute façon son intelligence. Mais,
manifestement, les jeunes de l’UMP n’avaient pas ce soir-là entendu
cette phrase si étonnante. Non, ce qu’ils voulaient tous, c’était voir
et aussi toucher leur nouveau gourou, celui qui allait les amener à la
victoire.
Sous les ovations, Nicolas Sarkozy descend alors de son petit
piédestal. Voici maintenant les bousculades, les poignées de main et
les embrassades ; et puis les sourires et les « merci », dont il est un
spécialiste : « merci beaucoup », « merci, c’est gentil d’être venu »,
et surtout le « merci, hein ! », qui lui est si particulier. Une jeune
fille, elle aussi en sueur, lui tend un livre et un stylo. C’est son
dernier ouvrage à l’époque : La République, les Religions, l’Espérance.
– C’est grâce à vous que j’ai rejoint l’UMP, lui confit-elle dans un sourire rougissant.
– Merci, merci beaucoup !
Je sors mon micro :
– Ce sont vos nouveaux fidèles, ces jeunes ?
– Ils sont libres, ils sont formidables ! Merci à vous tous !
La ferveur militante dépasse le simple cadre de la raison politique. Et
Nicolas Sarkozy le sait bien, lui qui plusieurs fois après cette soirée
me fera en complément cette réponse définitive : « Je ne dirige pas une
secte. » Une dénégation intéressante quand on la rapporte à la certaine
clémence dont a bénéficié l’église de scientologie – c’est sa
représentante française qui le reconnaît – de la part du ministère de
l’Intérieur et des Cultes depuis que Sarkozy en a pris la tête.
N’oublions pas non plus l’admiration de Nicolas Sarkozy pour le célèbre
acteur américain Tom Cruise, VRP de la scientologie s’il en est…
Pas bête, Nicolas Sarkozy sait que son rapport à la religion
m’intéresse. « Et alors, il serait interdit de parler de religion quand
on fait de la politique ? », répond l’intéressé, en renvoyant, comme à
chaque fois qu’il est en difficulté, une question au journaliste qui
lui fait face.
Car c’est à l’époque la première fois qu’un homme politique parle ainsi
de l’intime de l’individu, de ses craintes existentielles, de sa mort,
et ce par-delà son action politique en faveur de l’intégration de
l’islam. Mais pourquoi parle-t-il ainsi de Dieu ? Celui qui se
débrouille pour serrer la main de George Bush devant un photographe
suivrait-il les leçons de son nouvel ami de la Maison-Blanche ? On sait
que Bush fait souvent appel à son Dieu pour l’aider dans sa politique,
il ne s’en cache pas. C’est d’ailleurs un argument électoral, qui lui a
sans doute donné la victoire pour son deuxième mandat. Face aux dangers
du monde, il y avait Dieu et Bush. C’est pas mal quand les électeurs
ont peur. Nicolas Sarkozy s’en défend, bien sûr, mais une fois je l’ai
vu tomber dans cette dérive dangereuse.
La scène se déroule le 5 novembre 2004, lors du baptême d’un navire
méthanier (transport de gaz liquide) sur les Chantiers de l’Atlantique
à Saint-Nazaire. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Économie et des
Finances, est fier d’inaugurer le méthanier Energy, un nom anglo-saxon
pour un fleuron de l’industrie française, en compagnie des élus de la
région, du P-DG d’Alsthom et de la marraine du cargo, la sprinteuse
Muriel Hurtis. Au moment où le prêtre termine sa bénédiction (c’est une
tradition), qui est censée porter bonheur au bateau et aux marins,
Nicolas Sarkozy, ministre d’État, spontanément fait le signe de la
croix, sur son front, son sternum et ses épaules. Un choc ! Jamais un
élu de la République de ce niveau-là ne s’était signé en public,
sachant en plus qu’une dizaine de caméras le filmaient. Ce jour-là,
Sarkozy venait de briser le tabou de la laïcité et de la séparation de
l’Église et de l’État.
– Sarkozy PrÉsident ! Sarkozy PrÉsident !
Sous le chapiteau, les ovations du jeune public sont bientôt couvertes
par la musique. De fait, Sarkozy est déjà Président, et il est aux
anges. Il fend la foule et parvient péniblement à s’extraire du
chapiteau chauffé à blanc, pour rejoindre la salle de presse.
Le président de l’UMP s’est installé sur une banquette de molesquine au
fond de la salle. Très vite, les journalistes se placent à ses côtés.
Autant entendre ce qu’il va dire… Nous sommes une bonne trentaine. Je
parviens à me caser juste derrière lui, à 10 centimètres. Je suis
toujours derrière, et cette fois je vois bien mes consœurs et confrères
qui cherchent le regard du responsable politique. Ce n’est pas la
ferveur de tout à l’heure, mais les regards sont quand même lumineux.
Cette proximité est le plus souvent réservée à quelques journalistes
triés sur le volet. Sarkozy est calme, reposé, il parle avec un large
sourire. Il a le teint clair, les joues pleines, l’œil vif. Je ne l’ai
jamais revu aussi détendu depuis.
– À ce jour, nous avons quatre cent douze parlementaires inscrits, et
on a passé tout à l’heure les six cents journalistes accrédités. Il
faut dire qu’il y a beaucoup de suspense dans ce congrès…
Il rit de bon cœur de sa blague, et tout le monde avec lui. Avec une
gourmandise évidente, il nous détaille le menu de la fête du lendemain,
au Bourget – « Le sacre de Sarkozy », va titrer la presse.
– Vraiment, c’est magnifique ! Il y aura une petite surprise pour les
militants, ils repartiront avec mon discours. Ce congrès va être un
succès, contrairement à ce que vous disiez il y a quelque temps. Je me
souviens d’un article de Bruno [un journaliste du Parisien], où il
disait : « Vraiment, ce Sarkozy est banalisé, ça n’intéressera plus
personne. »
Il rit encore.
– On va essayer de faire quelque chose dont les gens se souviendront. À
la fois moderne et simple. Moderne, très moderne. Vous verrez, à la
fin, j’espère que ce sera beau…
Il marque un temps, comme dans un rêve, puis se reprend :
– Bon, je suis assez heureux, pour tout dire !
À cette époque, deux ans et demi après la présidentielle de 2002, et
autant avant la suivante, Nicolas Sarkozy est au faîte de sa gloire.
Omniprésent sur le terrain, l’homme agit tous azimuts et occupe
l’ensemble de l’espace médiatique. Rien ni personne ne semble pouvoir
lui résister, à droite comme à gauche. Depuis, les choses ont changé. À
gauche, son bilan est contesté, notamment sur les chiffres de
l’insécurité ; à droite, c’est sa « rupture » avec la tradition
gaulliste et chiraquienne qui inquiète certains, autant que son
libéralisme économique.
Je pose une question.
– C’est votre fête ?
– Mais non, il ne s’agit pas de ça, ce n’est pas ma fête, me répond-il
agacé. Il ne s’agit pas de faire le parti de Nicolas Sarkozy, ça n’a
pas de sens.
Désolé. Pourtant, personne n’est dupe. Il vient de s’emparer du parti
unique de la droite, la machine de guerre imaginée par Juppé et Chirac
: l’UMP, qui doit lui servir à conquérir le pouvoir. D’ailleurs, il
reparle tout de suite de sa propre personne.
– Je vais passer une nouvelle étape de ma vie politique, qui est une
étape où je dois rassembler. Tout l’enjeu et le vrai défi pour moi,
c’est d’être libre et en même temps responsable. Et j’étais très
intéressé de voir le sondage du Figaro. C’est tout à fait à
contre-image des codes de la vie politique actuelle. [80 % des gens
disent qu’il doit rester libre.] Voilà, j’ai voulu partager ce moment,
vous avez compris que ce n’était pas une conférence de presse. Pour
moi, c’est magnifique !
– C’est tout du off ?
Une journaliste vérifie si elle peut écrire ce qu’elle vient d’entendre.
– Oh, tu parles, et puis je m’en fous. Je vais vous dire une chose, je m’en fous.
– Parce que ce n’est pas moderne ?
– Non, ce n’est pas ça, c’est parce que je pense que la vie politique…
Si moi, j’arrive à faire la différence, c’est parce que les gens, ils
disent : « Il dit ce qu’il pense. » Vous savez, l’émission de TF1 que
j’ai faite, là, mercredi. On commence à 8,2 millions de
téléspectateurs, on termine à 9 millions et demi. Ce n’est pas une
question d’arrogance, c’est une question d’authenticité. Regardez les
jeunes qui sont là, ils savent qu’il va se passer quelque chose demain.
Ils viennent là parce qu’il se passe quelque chose. Les partis
politiques ont oublié que, quand il n’y avait plus de vie, il n’y avait
plus de gens. Bon, alors, j’ai commis des erreurs, je me suis trompé,
j’étais à terre, mais j’ai toujours été sincère dans ce que j’ai voulu
faire. Ils savent qu’il y a quelque chose qui va se passer… Et vous
aussi, sinon vous ne viendriez pas. Il n’y a pas un journaliste qui dit
: « Ah, la barbe, demain il y a le congrès de l’UMP ! »
Ça y est, il a fini. La fausse vraie conférence de presse a duré
environ dix minutes et la plupart du temps Sarkozy n’a parlé que de
lui. Il s’est levé. L’opération de séduction continue, mais en plus
intime cette fois. Nicolas prend congé des journalistes les plus
influents ou de ceux qu’il préfère. Il demande des nouvelles, les
tutoie et les remercie d’être venus.
– Merci, hein ! C’est magnifique, hein ?… Où est ma femme ?… C’est magnifique, non ?
Il embrasse une blonde qui passait par là pour le féliciter.
– C’est magnifique, non ?… Où est ma femme ?
Elle est juste là, elle termine une interview en anglais pour la BBC.
Nicolas la félicite pour son excellent anglais. Ce sont parmi les
dernières images du couple avant la tempête. Cécilia a déjà rencontré
Richard Attias, un des organisateurs de la fête du lendemain au Bourget
; plus tard, on les verra en une de Paris-Match, en amoureux à New York.
Mais jusqu’ici tout va bien.
Demain la cérémonie sera grandiose et la famille Sarkozy sera à
l’honneur. Il paraît que c’est moderne de vendre sa famille en
politique. Même leur fils Louis sera mis à contribution. Sur une
dizaine d’écrans géants, le petit Louis s’adressera à son père et à la
France entière à travers les télévisions qui reprendront l’image : «
Bonne chance, papa ! » Un nouveau tabou est brisé. Mais, à sept ans, le
fils n’a pas pu vraiment donner son avis, et ce n’est pas la première
fois qu’il aura été utilisé par son père pour construire son image
politique.
LIRE LA SUITE DANS "COMMENTAIRES", CI-DESSOUS.
SUITE DU TEXTE SARKOZY
OÙ VEUT-IL NOUS MENER ?
C’est une des questions récurrentes que je pose à M. Sarkozy, depuis des années, sans jamais avoir de réponse.
Où va-t-il ? Vers la victoire, c’est sûr, il s’y prépare depuis toutes ces années. Mais surtout, où veut-il nous mener ? Un jour, devant mon insistance, il m’avait fait cette réponse plutôt méprisante : « Vous n’avez qu’à adhérer à l’UMP ! »
Depuis, il a d’abord précisé qu’il voulait « la France d’après », avant de se raviser pour préférer « construire ensemble », sans pour autant dire avec quelles idées, quelle idéologie.
Plus ou moins d’impôts, plus ou moins d’État ? Plus ou moins de déficit ? À l’heure où j’écris ces lignes, le programme électoral du candidat se précise. Je n’en ferai pas le détail ici, les promesses de campagne vont évoluer au fil des semaines jusqu’au premier tour, mais il est troublant de constater que l’Institut de l’entreprise, un organisme indépendant mais issu du patronat, met le doigt là où ça fait mal. Fin 2006, leurs experts chiffraient le coût du programme socialiste à 46 milliards d’euros, mais celui de Sarkozy n’est pas loin : ses promesses coûteraient, au bas mot, 35 milliards d’euros à l’État français ! Un paradoxe pour celui qui nous rabâche depuis cinq ans que la France, avec plus de 1 000 milliards de dette publique, vit au-dessus de ses moyens. Entre les multiples exonérations fiscales (charges, impôts, droits de succession) d’un côté et de l’autre les nouvelles dépenses comme l’aide à la recherche et à l’Éducation nationale, la construction de centres pour mineurs ou le droit au logement opposable, la dette de la France ne semble pas prête de baisser sous la présidence Sarkozy.
« Je suis pragmatique, pas dogmatique. » D’accord, mais vous croyez dans le libéralisme économique ? lui ai-je demandé début septembre 2006 à l’université des jeunes de l’UMP à Marseille. « Historiquement, je suis issu de la famille gaulliste, je ne suis pas un idéologue ; ce qui m’intéresse, c’est d’être compris des Français et de trouver des solutions aux problèmes des Français, et je ne ferai pas ce cadeau à la gauche d’une caricature de la droite. »
C’est inattendu que Sarkozy fasse encore référence au général de Gaulle. Lui, l’ancien balladurien, libéral déclaré, qui aujourd’hui conteste la politique étrangère de Jacques Chirac. Lui qui remet en cause la loi de 1905, qui garantit la séparation de l’Église et de l’État, lui qui favorise par ses paroles et ses actes politiques l’émergence de communautés. Le 9 novembre suivant, alors qu’il n’est pas invité à Colombey-les-Deux-Églises pour l’anniversaire de la mort du général, il précise que le de Gaulle dont il se réclame, c’est celui « qui a été l’homme de toutes les ruptures. Il a toujours refusé la continuité, les conformismes, l’habitude et les situations acquises. »
Au sein de l’UMP, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur les motivations profondes de cet homme bourré d’énergie. Les plus sceptiques sont ceux qui justement se réclament du vieux mouvement gaulliste. Michèle Alliot-Marie, fin 2006, semblait vouloir être le fer de lance de cette opposition interne, organisée depuis Matignon et l’Élysée.
Mais ils sont peu nombreux à s’exprimer librement : Sarkozy passe pour être plutôt rancunier et, au moment des nominations, il se souviendra de ce que chacun a dit. J’en ai trouvé un qui n’a pas peur, car il n’a pas vraiment d’ambition ministérielle ou autre. Il est un des cadres du Forum des républicains sociaux, le mouvement de Christine Boutin, un parti politique associé à l’UMP. Vincent You, à Angoulême, est un des jeunes vice-présidents du FRS ; il se dit profondément « gaulliste et humaniste ». « Je vibre à une idée universelle de la France », m’a-t-il dit. Il semble qu’il n’ait rien à perdre, car voici comment il m’a raconté son expérience avec Nicolas Sarkozy :
– C’était il y a quelques années. Je faisais partie de l’école des cadres du RPR et j’y suivais une formation qui était donnée à une centaine de jeunes militants. Et je me souviens de la conférence inaugurale de Nicolas Sarkozy. Elle avait duré deux à trois heures. Pendant tout ce temps, il nous a parlé d’un seul thème : comment prend-on le pouvoir ? Comme aujourd’hui, il faisait preuve de dynamisme, mais à aucun moment il n’a dit que l’objectif de cette prise de pouvoir, c’était de défendre des convictions pour agir pour son pays, pour autre chose qu’une ambition personnelle. Ça m’a marqué que devant ces jeunes il n’ait même pas ce souci d’habillage. Cette impudeur, ou ce sans-gêne, ça m’a glacé pour la vie. 50 % de la salle était comme moi, l’autre moitié lui était totalement acquise.
– C’est normal en politique d’avoir de l’ambition, mais vous trouvez que Sarko n’a pas d’idéologie, pas de fond ?
– Moi, je crains que son efficacité soit uniquement orientée vers la prise de pouvoir, pas au service de quelque chose qui le dépasse. Personnellement, je défends un gaullisme social, je pense que les Français ont besoin d’un projet collectif qui les porte et qui fasse qu’on se retrousse les manches, qu’il y ait une fraternité. Le projet de Sarkozy, lui, est issu d’une démarche marketing. Il sait qu’il faut un souffle, mais je crains qu’il puisse aujourd’hui défendre certaines choses et demain défendre l’inverse parce que le vent aura tourné. Cette conception opportuniste de la politique ne m’intéresse pas.
Voilà, « Super Sarko » est un self-made-man qui croit dans la réussite par l’effort. Il aime les États-Unis, car il admire ce modèle de libéralisme qui donne aux entrepreneurs la liberté de réussir. En fait, Sarkozy est, comme un chef d’entreprise pragmatique et courageux, persuadé que le plus important, c’est de vouloir et d’agir pour parvenir à la réussite. La méthode, agressive et conquérante, est souvent gagnante quand il s’agit de vendre un produit. Mais, pour ces élections, il s’agit de choisir un président pour notre pays.
Alors, une question : Nicolas Sarkozy a-t-il une vision politique pour la France ? Au gré des circonstances, le candidat s’est adressé aux contribuables, aux musulmans, aux buralistes, aux électeurs d’extrême droite puis à ceux de gauche. Pourquoi pas aux grands et le lendemain aux petits, aux maigres et aux gros ?…
Peut-on présider la France, un pays qui a toujours revendiqué des valeurs universelles, avec uniquement un moteur et le plein de super ? Pour aller où ?
Depuis cinq ans qu’il est au pouvoir, j’ai, comme beaucoup de mes compatriotes, été surpris par sa volonté et la force de son action, mais je n’ai pas encore senti le souffle de la réconciliation ; un projet qui, au-delà de nos différences, de nos peurs et de nos haines, pourrait nous aider à vivre ensemble. Depuis quelques mois, le candidat tente de s’assouplir, d’apparaître plus doux, moins agressif. Réussira-t-il sa « rupture tranquille » ? En quelque sorte le mariage de la carpe et du lapin. La synthèse de Nicolas et de Sarkozy.
Rédigé par : John Paul | vendredi 04 mai 2007 à 17:14
Merci JP pour ces 2 portraits intéressants qui sortent des carricatures partisanes et surtout violentes qu'on lit ailleurs.
Rédigé par : sibemol | vendredi 04 mai 2007 à 19:19
Rassemblement pour Ségolène Royal ce samedi 5 mai 12h30 au parc de Bercy, sur les pelouses du parc, place Léonard-Bernstein, face à la Cinémathèque française, dans le XII ème arrondissement de Paris.
Pour ceux qui connaîtraient des médias ou journalistes indépendants, contacter les! Il faut créer l'événement!
Il faut qu'il y ait le plus de monde possible!
Rédigé par : la gagne | vendredi 04 mai 2007 à 22:25
Je trouve scandaleux les propos actuels dans les forums ou à la radio aujourd'hui selon lesquels Royal pourrait attiser la haine dans les banlieues en disant que Sarkozy est un danger.
Ce renversement sidérant des responsabilités est pour moi insupportable. C'est toujours le messager, le prophète qu'on accuse, jamais le véritable responsable.
Alors oui je le dis comme je le pense, si Sarkozy est élu, ce sera le bordel. Il attise la haine chez 40% de la population. Vous le savez tous. Vous pensez que ce sera indolore ? Pourquoi n'aurait-on pas le droit de le dire ? On a le droit de vouloir éviter ça en préférant voter pour Royal, quand même, on est en démocratie.
Rédigé par : Bernard | samedi 05 mai 2007 à 00:27
J'ai lu le petit ouvrage de J.-P. Lepers et j'ai été très satisfaite. C'est clair, complet, bien présenté; on y apprend beaucoup de choses (que seuls Sarko et Ségo ont refusé le Quiz par exemple...).
A lire !
Rédigé par : Agnès | samedi 05 mai 2007 à 07:03
C'est drôle tous ces gens qui tout à coup se mettent derrière Ségolène Royale après avoir tapé dessus pendant six mois.
Incroyable le revirement idéologique majeur sans scrupule.
On lui trouve même des qualités maintenant !
A plus savoir qu'en foutre !
Je pense notamment au blog de G. Birenbaum qui se réveille là, à 24H du second tour.
"Sarko pouvait passer ? Mais on nous a pas prévenu de ça !".
"Tous derrière Ségolène".
"Combattons jusqu'au bout contre lui avec elle".
"Allons manifester, rassemblement" (je suppose que la plupart des gens qui se trouveront dans la rue ce we ont voté pour Bayrou au premier tour parceque Ségolène n'était pas assez ci pas assez ça, une conne, une bécassine, une pimprenelle, une libérale, une coincée, une directrice, une imcompétente et j'en passe tout ce que la gauche (ou qui se prétend comme tel) a pu cracher sur cette femme !
Un peu tard de se poser derrière elle maintenant. Elle qu'on a tenté d'abattre depuis six mois en aidant à lui faire une sale réputation !
Vous croyez qu'on ne vous a pas regardé faire ? Vous croyez qu'on ne vous a pas vu participer à la destruction de cette candidate ? Par tous les moyens ? Jamais une qualité, toujours des défauts. L'air de pas y toucher ou ouvertement toujours prêt à la dénoncer. Six mois à jouer à ça.
Vous avez construit sa défaite. Pas la peine d'aller vous rassembler pour vous la jouer de gauche maintenant que les jeux sont faits, maintenant que tout a été dit contre elle. Maintenant que vous avez tissé le contexte idéal pour faire élire Sarkosy.
On vous avait dit de penser à voter utile face à Sarkosy. On vous avait dit de ne pas jouer à rejouer 2002. Heureusement certains ont dépassé la pression médiatique ambiante et ont permis à cette femme d'arriver jusqu'au second tour. Heureusement le second tour n'a pas été UDF contre UMP. LA droite absolue au pouvoir.
Mais ce second tour même pas grâce à vous !
Pauvre minable électorat de droite qui s'ignore.
Rédigé par : Beurk | samedi 05 mai 2007 à 10:18
Et pas la peine de tenter de défaire en 24H ce que VOUS TOUS avez construit en six mois sur vos blogs (avec l'aide des media ambiant).
Sa sale réputation que vous lui avez tissé, elle va devoir faire avec.
Que n'ais-je entendu dans les milieux de gauche sur elle ? Lamentable.
Rédigé par : Beurk | samedi 05 mai 2007 à 10:25
Si demain elle perd ces élections. Si la gauche perd en 2007, alors qu'elel avait la candidate idéale, ça ne sera que grâce à des gens comme vous. Qui avez refusé de la voir, de la défendre, de lui donner ses chances.
Les antiségolistes de la première heure.
Les sales petits stratèges voulant "refonder la gauche" (la blague de ces élections !).
Et les Bayroutistes de la seconde.
Les abstentionnistes du second tour.
Les votes blancs idéologiques.
Les extrémistes de gauche du premier.
Les faiseurs de réputation.
Toutes cette population de droite qui s'ignore. Qui refuse de se regarder en face. Qui vote encore dans l'illusion d'être de gauche. Demain le miroir. Demain tous sarkosytes.
Rédigé par : Beurk | samedi 05 mai 2007 à 10:32
Sans réflexion sur l'avenir planétaire, toute réflexion sur le progrès social ou le progrès économique n'a aucun sens.
Après des mois de meetings et de préparation, aucun des 2 candidats n'est foutu d'aligner 2 mots sur l'écologie sans dire une connerie énorme.
C'est significatif de la connaissance et l'intérêt sur sujet par les partis de pouvoir.
La SVT n'est pas au programme du guide du jeune militant qui devient une bête de combat politique.
Et ce, quelque soit son bord ou son sexe.
Alors je vais me mettre au niveau :
si demain la planète elle meure, ben ce sera la faute à vous tous les méchants qui avez porté au pouvoir
Sarkosy
Royal
(rayez la mention inutile).
Rédigé par : sibemol | samedi 05 mai 2007 à 12:08
Sinon, plus sérieusement, on peut trouver des produits dérivés comme en foot genre, maillots, ballons, écharpes, figurines pannini, cornes de brume et bien sûr batte de base ball pour échanger des arguments avec les adversaires de l'autre équipe ?
Rédigé par : sibemol | samedi 05 mai 2007 à 12:12
A tous ceux qui pensent maintenant a l EXIL POLITIQUE, une recommandation: l' ALLEMAGNE, pays dans lequel les Français votaient traditionnellement a droite et qui ont voté massivement au centre-gauche le 22 avril dernier (37 % ROYAL - BAYROU 28 %) contre la droite-extreme SARKOZY (25 %) et LE PEN ( 2%).
______________________________
PS pour les Français qui n ont plus les moyens de déménager ils devraient eux se souvenir qu' ils sont - en qualité de citoyens de l Union Européenne - protégés la Charte des Droits fondamentaux.
Rédigé par : unionsbuerger | samedi 05 mai 2007 à 18:06
Bravo Agnès,
Il est temps que les bobos qui se garent en 4x4 devant les magasins Bio arrêtent de se demander si Ségolène a assez parlé d'écologie ou si elle a des compétences
(s'ils avaient été un peu plus constants dans l'écoute et en voyant où elle est arrivée, ils sauraient)
Je ne suis pas un militant mais je crois avoir assez observé pour dire qu'il y a le feu !
Votez Ségo
Rédigé par : Hobby31 | samedi 05 mai 2007 à 19:00
Hobby31
Si on t'avait avec les sans papiers à l'église Saint-Ambroise, sur les bords du canal Saint Martin avec les don quichotte, avec le DAL, ATTAC, etc... tu aurais pu observer et voir des écolos de près, toi qui a des dons d'observations hors du commun...
Par ailleurs, il y a effectivement le feu, mais je n'ai pas vu d'extincteur dans cette campagne, je vois 2 bêtes politiciennes, qui atteignent des sommets de démagogie, en particulier, ce ne sont pas les "partenaires sociaux" de Marie Ségolène Royal qui vont règler les tensions qui sont en train de fissurer les murs de notre société avec une intensité qu'elle est incapable de mesurer.
Mais bon, si tu y crois, tant mieux pour toi.
Cependant, tu devrais moins regarder la télé, l'écologie, c'est pas Ushuaia.
Rédigé par : sibemol | samedi 05 mai 2007 à 21:09
Pendant ce temps, des enfants de 8-11 ans sont menacés de fichage génétique car ils ont volé 2 tamagotshis et 2 balles rebondissantes dans un supermarché :
http://www.20minutes.fr/article/156128/20070505-France-A-8-et-11-ans-ils-risquent-d-etre-fiches-genetiquement.php
Rédigé par : Cécile | samedi 05 mai 2007 à 21:29
Sarkoland:appartement témoin,
dernières heures de visite avant possible emmémagement http://yakasolutions.typepad.com/mon_weblog/2007/05/sarkoland_appar.html
Rédigé par : gregory | samedi 05 mai 2007 à 22:58
@sibemol
Comparer ségolène à sarkosy. Les mettre au même niveau, c'est vraiment faire preuve d'inconscience congénitale. T'as rien compris à ce qui se passait toi !
Tu vas pas tarder à comprendre...
Rédigé par : beurk | dimanche 06 mai 2007 à 07:27
sibemol
Désolé de ton agressivité, j'habite à la cambrousse, chez les bouseux, loin du canal Saint-Martin mais j'ai la prétention d'agir aussi pour l'écologie avec mes petits moyens
C'est certes moins glorieux que ce que tu fais certainement. Pourtant, il n'y a plus d'état d'âme à avoir, se déchirer entre nous ne profite qu'à MiniMoi. Gageons que si il passe, il n'y aura plus de SDF au bord du canal et ce très rapidement, ou seront-ils relogés ? je te laisse méditer
Rédigé par : Hobby31 | dimanche 06 mai 2007 à 09:53
Sarko se plaint d'être diabolisé par la gauche qui n'aurait trouvé aucun autre argument pour le contrer.Je vous rapelle que l'édition italienne de son dernier livre a été préfacée par Gianfranco fini qui est juste le leader de l'alliance nationale précédement appellée le MSI - parti fasciste mussolinien dont le logo à été repris par le front national. De plus un type qui nous bassine depuis 5ans avec l'ORDRE et qui a comme compagnons de jeux Pasqua, Balkani,doc gynéco etc qui croulent tous sous des procès ou des ardoises au fisc, sans parler de son dernier soutient Berlusconi qui comme chacun sait est un modèle de vertue. Alors quand on donne des leçons on commence par balayer devant sa porte.
Rédigé par : forbin | dimanche 06 mai 2007 à 16:51
Sarko se plaint d'être diabolisé par la gauche qui n'aurait trouvé aucun autre argument pour le contrer.Je vous rapelle que l'édition italienne de son dernier livre a été préfacée par Gianfranco fini qui est juste le leader de l'alliance nationale précédement appellée le MSI - parti fasciste mussolinien dont le logo à été repris par le front national. De plus un type qui nous bassine depuis 5ans avec l'ORDRE et qui a comme compagnons de jeux Pasqua, Balkani,doc gynéco etc qui croulent tous sous des procès ou des ardoises au fisc, sans parler de son dernier soutient Berlusconi qui comme chacun sait est un modèle de vertue. Alors quand on donne des leçons on commence par balayer devant sa porte.
Rédigé par : forbin | dimanche 06 mai 2007 à 16:53
Sarko 53%
royal 47%
D'aprés la rtbf SARKO est président
Rédigé par : cédric | dimanche 06 mai 2007 à 19:57
beurk, je réponds à l'agressivité par de l'agressivité modérée :
Je trouve grotesque d'entendre des gens qui se disent de gauche traiter de facho n'importe qui, et qui ne SUPPORTENT PAS qu'on puisse raisonner d'une façon différente d'eux.
Maintenant, il faut arrêter les comportements de supporters haineux et agir :
le véritable objectif, ce sont les législatives.
Clairement, on s'apprète à opérer à gauche des "rénovations" ou "reconstructions" qui auraient du avoir lieu après l'avertissement sans frais de 2002.
Au lieu de quoi pendant 5 ans, on a eu le droit à ds insultes, à une incitation au remord, sans jamais aucune remise en question.
Maintenant, on est obligé de faire ce travail dans l'urgence, avant les législatives de juin.
A défaut d'une recomposition satisfaisante, elle doit être efficace, sinon, on se dirige vers une assemblée 80% UMP.
De mon point de vue, il doit d'urgence se créer un rassemblement de centre gauche autour de Bayrou (avec Stausskahn, Kouchner, Rocard et compagnie), un rassemblement de gauche de coalition gouvernementale autour de la gauche du PS et des restes de la "gauche plurielle", un rassemblement alternatif, stratégiquement à l'image du PC des années 70-80 = une force de contestation présente à l'assemblée, l'extrême gauche râvant de transformer la violence et les difficultés sociale en révolution devant redevenir une secte d'illuminés.
Chaque militant, depuis le centre gauche, jusqu'à l'extrême gauche doit maintenant concacrer son énergie à briser les appareils politiques pour imposer une représentation qui permettent de créer un contre pouvoir, si ce n'est une majorité, tout en permettant à chacun de se sentir représenté.
Je n'ai de leçon de militantisme, d'action résistance dans ma vie quotidienne (en pzarticulier par rapport à la consommation), à recevoir de personne, mais je ne me sens représenté par aucun candidat de gauche susceptible avec les coalitions usuelles (PS-MRG-PC-Chevènnement-Les Verts) d'être présents à l'assemblée.
Je ne suis pas le seul, un message violent a été envoyé en 2002.
Il n'a pas été reçu.
On a pris 5 ans de retard.
PS pour ceux qui m'accusent de bobo's attitude.
J'ai 40 ans, avec la flambée des loyers, j'ai été obligé de passer dans un pseudo 2 pièces où endehors de meubles, il me reste 9 mètres carrés pour me mouvoir.
J'avais une bagnole assurée au tier, on me l'a vandalisée l'été dernier, 0 euro d'assurance, j'ai du la donner à un garagiste.
J'ai acheté une des bagnoles les moins chères sur le marché.
On me l'a déjà vandalisée 2 fois.
Ca ne me donne aucune haine ni amertume, mais quand j'entends des mecs devant leur ordi m'expliquer que je raisonne en bobo, ça me rend effectivement ironique.
Rédigé par : sibemol | dimanche 06 mai 2007 à 21:58
Se regrouper autour de Bayrou, on croit rêver !!
La gauche a perdu en grande partie grace au double jeu de Bayrou depuis 2005: les élections se sont préparées à droite depuis cette période. Sauf à ne rouler que pour lui même pourquoi n'a-t-il pas appelé à voter Ségo
au second tour, l'UDF n'a été la que pour vampiriser les voix de gauche. La gauche doit se rénover toute seule, ça sera déja assez dur!
Rédigé par : Hobby31 | mardi 08 mai 2007 à 09:24
si vraiment sarko veut relever la france , qu'il prenne ségo comme premier ministre au moins il aura toute la france avec lui .
et la contestation étouffé dans l'oeuf chiche
Rédigé par : bebert | jeudi 10 mai 2007 à 11:49
Dommage pour Ségo et la gogoche, mais c'est pas quand on a fait caca dans sa culotte qu'il faut serrer les fesses. Le plan de se faire élire sur son minois aurait presque fonctionné sans les multiples trahisons ou les soutiens trop mollassons d'aucuns de ses amis. Mais on ne peut impunément avoir négligé de travailler ses dossiers pendant des années, c'est aussi le fond qui a manqué et créé ce défaut d'adhésion par delà les critiques de son côté velléitaire et prétentieux. les matraques sont de sortie, les flics défourraillent à tout va, les condamnations contre les étudiants pleuvent,enfin ça cogne contre Dumas, Menigon, etc.. c'est pour éviter ce piège que je soutiens Bayrou, et les zozos de la gogoche qui n'ont rien vu venir auraient du se réveiller quand il était encore temps.La France est le seul grand pays d'Europe qui n'a pas connu de dictature au 20ème siècle, car on doit excepter l'épisode de l'occupation qui n'a pas été l'expression de la volonté populaire.La France parait être en manque de fascisme. La purge des esprits n'a pas été faite, l'idéologie de caniveau qui circule sur les forums etles messageries atteste d'un rallebol général. C'est tout le talent de Sarko 1er d'avoir canalisé et cristallisé ces innombrables frustrations à son avantage. On eût aimé que la gogoche eût le courage d'avoir du courage et s'extirpe de ses petites querelles d'intérêts entre personnes...Mais la première action de la Belle après les résultats fut d'appeler Joe Dalton pour le féliciter, on ne sait jamais, ça peut servir si on a besoin d'une analyse ADN la prochaine fois qu'un de ses proches se fera piquer son solex.
Il faut réformer la France en commençant par son administration et ses institutions, de toute façon ce sera bientôt la seule chose qui pourra se faire, fort heureusement grace à l'Europe. mais si la gogoche loupe ce dernier coche, les belles places ne sont pas près de retomber dans son escarcelle.
Rédigé par : Le commissaire laifaisse | vendredi 11 mai 2007 à 09:26